Considéré comme l’un des musiciens les plus accomplis et complets de la scène actuelle, Pablo Márquez porte la guitare à des niveaux d’expression rares, alliant spontanéité et une profonde rigueur intellectuelle. L’étendue hors du commun de son répertoire, qui embrasse le spectre historique complet depuis les toutes premières publications pour luth et vihuela jusqu’aux œuvres contemporaines les plus récentes et sophistiquées –qui lui sont souvent dédiées–, fait l’objet d’une admiration unanime.

 

Son nom est toujours associé à une sonorité sans égale dont les nombreux enregistrements chez ECM et d’autres labels témoignent. De fait, chacun de ses registres est devenu une référence, quel que soit le répertoire gravé. En attestent des récompenses telles que le Grand Prix du Disque Charles Cros ou le Japan Record Academy Award, ainsi que les innombrables réactions de la presse.

 

Ainsi, au sujet de son premier disque chez ECM qui fit sensation en 2007 –par ailleurs le tout premier enregistrement de guitare classique de ce label mythique-, le New York Times écrivait : Pablo Márquez est un avocat éloquent de la maîtrise contrapuntique et du sens de la virtuosité chez Luys de Narváez. Le dernier opus, intitulé Sehnsucht, un enregistrement Schubert avec la soprano María Cristina Kiehr sorti en septiembre 2023, a été choisi par Classique News comme son évènement discographique de la rentrée. Au sujet de Die Nacht, son disque avec la violoncelliste Anja Lechner, Die Zeit écrit : Anja Lechner et Pablo Márquez éclairent la nuit avec Schubert. De son côté, El Cuchi bien temperado, dédié à la musique de son compatriote Gustavo Leguizamón, figure parmi les 100 meilleurs enregistrements (tous genres confondus) de l’année 2015, sélectionnés par le journaliste américain Ted Gioia. Quant à A joyful brotherhood, son registre avec le pianiste Jan Schultsz dédié aux oeuvres pour guitare et fortepiano de Giuliani, Hummel et Moscheles, il a été décrit comme Un paradis enchanté par le Süddeutsche Zeitung.

 

Sa discographie inclut en outre les premiers enregistrements d’œuvres concertantes telles que Chemins V de Berio (avec Dennis Russel Davies et l’Orchestra della Svizzera italiana), A fuoco de Luca Francesconi (avec Susanna Mälkki et l’Ensemble Intercontemporain), Hanbleceya de Zad Moultaka (avec Lorraine Vaillancourt et le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal) et Fénix de Javier Torres Maldonado (avec Maurizio Grandinetti, Jürg Henneberger et l’Ensemble Phoenix). Un deuxième enregistrement de Chemins V de Berio avec Jean-Michaël Lavoie et l’Orchestre de la WDR de Cologne reçut le prestigieux Preis der deutschen Schallplattenkritik.

 

Pablo Márquez a fait ses études de guitare en Argentine avec Jorge Martínez Zárate et Eduardo Fernández. A l’âge de vingt ans il remporte à l’unanimité le concours Villa-Lobos de Rio de Janeiro et celui de Radio France à Paris, la plus préstigieuse compétition guitaristique d’alors. Il étudie la direction d’orchestre avec Rodolfo Fischer et Peter Eötvös, et suit l’enseignement du légendaire pianiste György Sebök qui marquera profondément son évolution artistique.

 

Sa carrière s’épanouit dans plus de 40 pays, étant acclamé dans les plus belles salles (Concertgebouw d’Amsterdam, Elbphilharmonie d’Hambourg, Teatro Colón de Buenos Aires, Théâtre du Châtelet à Paris…), dans de grands festivals (Aix-en-Provence, Avignon, Ultraschall à Berlin, Musica à Strasbourg, San Sebastián…), aussi bien en récital qu’en partenariat avec Patricia Kopatchinskaja, Dino Saluzzi, Anne Gastinel, Mario Caroli et le Quatuor Voce. Il apparaît comme soliste avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre de la Radio Bavaroise, l’Orchestre de la WDR à Cologne, le Nordwestdeutsche Philharmonie, l’Orquesta Sinfónica Nacional de Colombia ou l’Orquesta de Valencia.

 

Il a travaillé en collaboration avec les plus grands créateurs de notre temps, notamment Luciano Berio, Mauricio Kagel et György Kurtág. Pierre Boulez l’invite, à l’occasion du 70ème anniversaire de Berio, à interpréter la Sequenza XI du compositeur italien, œuvre dont il devient l’interprète de référence. La création étant au centre de ses priorités, il a suscité pas moins de trente œuvres de compositeurs tels que Zad Moultaka, Martin Matalon, Fuminori Tanada, Oscar Strasnoy, Ramón Lazkano ou Arthur Kampela.

 

En tant que chef d’orchestre, il a créé le KlangMundo Kammerorchester à Bâle, un ensemble destiné à explorer les paysages sonores des différentes cultures du monde et qui combine musique avec des actions dans le domaine des droits de l’homme, l’écologie et l’humanitaire. Avec cet orchestre il a déjà enregistré pour ECM (à paraître) la Suite Argentina d’Eduardo Falú avec Fabián Cardozo en tant que soliste.

 

Pablo Márquez einseigne à la Musik-Akademie de Bâle et donne des master-classes dans le monde entier. Il a reçu une Chitarra d’oro à Milan pour sa vidéo des Folies d’Espagne de Ponce, ainsi que l’un des Prix Konex à Buenos Aires en reconnaissance de l’ensemble de sa carrière.